Guest Writers

guest writers

Hey all of you out there! I love to hear from you. Do you have a great story or poem to share? I started “Guest Writers” on my blog and would love to publish your work here for everybody to read. Just sent me an email with your writing/poetry/art, name and email address to info@sometimesraw.com (easily accessible under Contacts) and I would love to share it for you on my website! Read the first poem here.

LE PACTE DE LA PLAGE

par Gabriel Volny

Sur cette plage nous étions seuls au monde.

Notre seule vision, l’océan devant, à gauche le sable, à droite, le sable, et dans notre dos, la forêt, luxuriante, toute en accord par sa beauté avec la blancheur de notre tapis minéral et l’air paisible de l’étendue marine.

Notre abri était planté là, au milieu de nul part !

Nous étions là, assis face à un soleil couchant…

Nulle envie d’accrocher sur la pellicule cet instant, il se gravait en nous ! Souvenir permanent qu’aucun album n’aurait pu de toute façon contenir !

Nous avions notre plage ! Nous avions notre océan ! Nous étions les maîtres de notre monde !

Venus pour un simple picnic, nous avions de l’appétit pour toute une vie…

Je n’avais jamais partagé ce genre d’instant avec quiconque, mais là, j’étais aussi bien que seul !

Nul besoin de combler les moments de silence, nous pensions à tout et à rien à la fois, souriant béatement de temps à autre.

Cet instant d’éternité nous ravissait !

Nos regards balayant l’horizon se croisaient et s’accrochaient l’un à l’autre dans un silence angélique bercé par le flux et le reflux des vagues qui caressaient la plage.

Cent pour cent de nos sens et de tout ce qui nous compose était en éveil !

Le soleil laissait sa place à une lune toute aussi pleine.

Le ciel ne rejoignait pas encore l’eau que, déjà les étoiles étouffées par la clarté de l’astre lunaire luisaient sur nos têtes.

Le panel céleste s’étendait et s’étiolait du noir profond, au rouge irisé, en passant par toutes les variantes de bleu et d’orange.

La nature faisait son propre morphing, nous volant nos couleurs pour les remplacer par un magnifique dégradé de gris scintillant, qui donnait cet aspect phosphorescent à tout ce qui était plus clair que son propre environnement.

Nous étions deux, mais ne formant qu’un, nous étions immortels !

L’air se rafraîchissant nous contraignit à nous réfugier l’un contre l’autre sous un deuxième sac de couchage.

Cette nécessité était tolérable, nous étions toujours si bien l’un contre l’autre, tout devenait prétexte à nous rapprocher…

Eussions nous été en hivers que nous ne serions pas partis avec plus d’effets pour nous retrouver dans telle situation.

Noués, avec nos seules têtes qui dépassaient en partie du duvet, nous aurions pu tenir une éternité de plus, mais la proximité de nos deux corps, nos parfums mélangés, faisant office d’excitant, les battements à l’unissons de nos cœurs accélérant, son souffle chaud sur mon bras, le mien dans son cou, trop d’éléments insurmontables pour qui n’a plus à se retenir !

Déjà nos mains commençaient à chercher des parcelles de peau à effleurer, à trouver des doigts auxquels se mélanger, à trouver des nuques, des dos et des cheveux à caresser.

Déjà, nous ne nous appartenions plus !

Nos vêtements commençaient à glisser et à se retrouver dans le sable.

Déjà notre fièvre nous brûlait et nous emportait dans une lutte sensuelle qu’un seul acte pourrait faire cesser.

Notre seule issue, nous aimer, nous abandonner à des convulsions qui me feraient mourir en elle.

Nos lèvres avaient une saveur splendide, aiguisées par les multiples morsures, elles devenaient des outils de plaisirs qui, où qu’elles se posaient, nous faisaient gémir, frémir l’ensemble de notre épiderme et déchirer les muscles de nos reins.

Elle n’eut pas besoin de me guider en elle, nos corps étaient faits pour s’entendre, et, la brûlure qui s’en suivit irradia chacune de nos particules.

Nul ne dirigeait, nul n’était mené ! Nous avions les mêmes envies au même moment.

Nos mains continuant de nous explorer, bouches scellées dans un unique baiser, nous nous fixions du regard, parcourant chacun la moitié de la distance qui séparait nos bassins pour nous heurter violemment, provoquant une onde de plaisir qui résonnait partout en nous, pour s’arrêter dans nos doigts qui se crispaient les uns aux autres pour transmettre en boucle jusqu’à la plus petite trépidation.

Nous jouissions sans fin, à un tel point que le moindre souffle sur nos peaux était source de plaisir.

Combien d’années d’énergie se dégageaient de nous ! ? Il y avait le solaire et nous !

Mais nous, notre source, elle, était intarissable ! Infinie !

Peu nous importait du sort de la planète, peu nous importait que nous ne soyons pas là en vacances !

La seule chose qui existait c’était cet être magnifique que nous formions ! Parfait ! Puissant ! Immortel !

Nul besoin d’apprentissage, comme si nous avions les plans de nos corps gravés en nous.

Nul geste n’était perdu !

Nous ne cherchions pas, nous passions d’un point à un autre sans aucune hésitation.

Avec le recul, toutes les expériences que j’avais pu avoir, ressortaient comme n’ayant été que de vagues préparations à son corps !

Ma mémoire dorénavant se limiterait à elle.

Mon envie, commandée à présent par l’Amour que je découvrais se limiterait à elle.

Je m’étais laissé dompté ! Alors oui, elle pouvait prendre ma vie, elle me l’avait fait découvrir, et c’était ni plus ni moins que ce que je lui offrais !

J’étais aspiré, au-delà de toute souffrance et de tout plaisir, c’était l’extase.

Nous étions chacun la pièce du puzzle qui manquait à l’autre, la dernière ! Ainsi mélangés, nous en formions un nouveau, beaucoup plus grand, beaucoup plus beau.

Nous vinrent une première fois ensemble, mes os se brisèrent, j’explosais, j’implosais !

Ses jambes rejointes sur mon dos, ses doigts pénétrant la chair sur mes omoplates, elle me fit entrer au plus profond !

Dans cette étreinte, elle acceptait mon offrande, nous pactisions !

Elle me recevait en elle et ne voulait plus que j’en sorte. Eussais-je voulu, que sa force décuplée m’aurait réduit à l’état de victime de l’Amour.

Je n’avais plus droit à la décision, j’avais offert, elle avait accepté, j’étais à elle, et heureux de l’être !

Je me laissais donc mourir…

Combien de temps après, je ne sais pas, une demie heure, une heure, deux heures, son étreinte se desserra peu à peu et elle s’endormit dans le creux de mes bras.
Je restais un long moment à la contempler dans son sommeil paisible, lui caressant les cheveux, puis, la rejoignis.



Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.


Follow by Email
LinkedIn
Instagram